Ne cherchez pas la pouponnière d’Antony, elle n’existe plus.
Pourtant elle a bien failli échapper à la destruction en étant classée au patrimoine mais l’histoire en a décidé autrement. Aujourd’hui c’est un collège qui se dresse à la place de cet honorable bâtiment.
Petit retour en arrière:
En 1911 l’hôpital des enfants-assistés de l’assistance publique décide d’ouvrir des annexes dont la plus célèbre est la pouponnière d’Antony. Elle est destinée à accueillir temporairement des enfants de deux ans au minimum jusqu’à 15 ans pour les plus âgés (1921).
A partir de 1921 elle héberge des enfants âgés de 1 an suite à la fermeture de l’établissement de Châtillon-sous-Bagneux.
Les enfants sont tout d’abord accueillis au quartier général de l’assistance à l’enfance: l’hôpital des enfants-assistés (qui deviendra la pouponnière St Vincent de Paul). Une fois les formalités administratives remplies l’enfant est mis en « dépôt » (voir article sur l’enfant en dépôt) à la pouponnière d’Antony.
Dans l’immense majorité des cas l’objet du placement est l’hospitalisation de la mère dans un hôpital parisien, le père de son côté étant dans l’incapacité de garder son enfant à cause de son travail.
C’est la 1ère guerre mondiale qui va modifier le fonctionnement de l’établissement: tout d’abord en le contraignant à fermer de septembre à octobre 1914. Puis en élargissant les motifs de placements: mobilisation des pères à la guerre (qu’ils soient veufs, divorcés ou seuls), enfants dont les mères ne peuvent plus assumer leur charges suite à la mobilisation de leur compagnon.
En 1918, la pouponnière accueille des enfants atteints de tuberculose osseuse hospitalisés à l’origine à l’hôpital de l’assistance publique de Berck.
Parenthèse de 1923 à 1926:
Suite à un trop faible taux d’accueil durant l’après-guerre la pouponnière ferme ses portes et le personnel est licencié en janvier 1923.
A partir de là les enfants placés réintègrent l’hospice dépositaire de St Vincent de Paul et la pouponnière d’Antony accueille des enfants malades de la rougeole, puis les enfants plâtrés transférés des hôpitaux parisiens pour convalescence.
1926: La pouponnière d’Antony accueille le service des enfants malades abandonnés de l’hospice des enfants-trouvés. Ils sont soit prématurés, soit hérédo-syphilitiques, soit atteints d’athrepsie (ensemble de troubles liés à une mauvaise alimentation et qui est la suite des gastro-entérites chez les nourrissons). Ces enfants sont administrativement nommés dans la catégorie des « débiles » car beaucoup souffrent de tares.
1927; Elle accueille des nourrissons sains. Ce service prend le nom de Centre d’adaptation à l’allaitement artificiel. Derrière ce terme charmant se cache celui de pouponnière qui à l’époque a mauvaise réputation.
En 1946, la Pouponnière d’Antony devient la Pouponnière Paul Manchon en hommage à cet agent de l’assistance publique victime de la guerre.
Lorsque la pouponnière est détruite en 2000 le département des hauts de seine (on peut comparer sa forme géographique à un haricot) décide de reconstruire deux sites:
un au nord qui prendra le nom de la pouponnière Paul Manchon de Asnières et un au sud qui prendra le nom de la pouponnière Paul Manchon du Plessis-Robinson.
Photos (et j’espère un jour témoignage) de la part de Noel – Maternante à la pouponnière d’Antony:
Lettre à Isabelle – Photos appartenant à Sylvie B.Y concernant la pouponnière d’Antony:
Cette photo ci-dessus vous la connaissez car elle se trouve au début de l’article, mais elle revêt une toute autre saveur lorsqu’elle est ainsi dépeinte par Sylvie B.Y. N’hésitez pas à cliquer sur chacune des photos pour les visionner en gros plan !
Comme elle tient à le préciser, la description des bâtiments correspond au fonctionnement de la pouponnière au début des années 70 !
A la bibronnerie :
Madame Tr. dit « Toutouille »
Madame Au.
A la cuisine :
Madame Da.
Ma. H.
Mi. le chef cuisinier (celui qui y était quand j’étais enfant)
Au rez de chaussée :
Co. F.
Cl. G.
Mi. F.
A l’accueil :
No. dit « Nono »
A l’atelier :
Ja. M.
Monsieur Ro. le jardinier
Dans les bureaux :
Madame Le. (je crois qu’elle était chef du personnel à mon époque)
Ainsi cette description a-t-elle rappelé des souvenirs à « Bounty », dont la tantine, Ernestine Davy, sarthoise d’origine, et malheureusement décédée en 2005, travaillait à la lingerie: elle laissait sa filleule la rejoindre en bas à la lingerie. La petite n’avait pas le droit d’aller voir les autres enfants. Elle n’était même pas sûre qu’elle avait le droit d’être en-bas avec sa marraine. Bounty se souvient de la grande entrée (immense à ses yeux d’enfant) et de l’ambiance à la lingerie: « ça rigolait bien si mes souvenirs sont bons, mais le travail était dur. Sinon, plus tard, à la retraite, tantine me parlait beaucoup de son ancien travail mais j’avoue que j’y prêtais assez peu attention à l’époque. J’étais jeune, je n’avais pas vraiment conscience de l’importance que cela avait pour elle et de la « passation » qu’elle faisait. «
Eh bien aujourd’hui cette passation est un peu exhaussée !
Toutes les personnes ayant connu, travaillé ou vécu dans la pouponnière auront un pincement au coeur en scrutant cette photo… l’une des dernières prises de la pouponnière durant sa démolition.
C’est avec beaucoup d’émotion que je vous présente Georgette BUISSON (non floutée sur la photo du haut et également présente sur la photo du bas à gauche).
Lorsque j’ai demandé à sa fille si elle acceptait de me parler de sa maman et du métier qu’elle a exercé toute sa carrière à la pouponnière d’Antony, elle a immédiatement dit oui. Cela aurait été un honneur pour sa maman de parler de sa profession de maternante. Et même si ici je commet un anachronisme (le terme Maternante est né beaucoup plus tard), il n’en reste pas moins que cette « vénérable » de la Pouponnière, elle-même issue de l’Assistance Publique, en possédait toutes les qualités.
C’est également pourquoi son témoignage, à titre posthume, fera l’objet d’un article.
Merci Sylvie BUISSON.Y, car vous nous permettez à nous autres lecteurs, professionnels, enfants d’Antony d’apprendre et de transmettre une histoire, son histoire, leur histoire…
… Merci Georgette !
A bientôt !
bonjour
je cherche des informations sur Paul Manchon,
Merci.
Bonjour, j’ai été admise en 1961 à la Pouponnière d’Antony. Née le 6 septembre. J’ai été « récupérée » par ma grand mère le 30 novembre 1961. J’aimerais savoir à quelle date ma mère m’a amenée et laissée temporairement d’après ce que je sais… Comme je fais une recherche généalogique aussi pour mes fils qui ont maintenant 27 et 30 ans, merci de me donner des renseignements… cordialement. Anne David
Bonjour,
Je suis très étonnée et émue par votre publication concernant la pouponnière Paul Manchon, que j’ai très bien connue à double titre :
Ma mère y a fait toute sa carrière comme infirmière, puis comme surveillante générale des services,
J’y ai moi-même travaillé comme vacataire, les dimanche et vacances scolaires entre 1974 et 1981… cette expérience a fortement impacté ma conscience et ma relation aux enfants ensuite.
Bonjour,a la vue des dates que vous mentionnez m avez vous peut-être connu j aimerai retrouver certaines soignantes qui ce sont occupées de moi ,il y avait michelle,Brigitte et colombe si je me souviens bien.j étais à la pouponniere en 1977 j avais 5 ans avec mon frère puis place en famille d accueil.merci de me dire si cela vous évoque quelque chose.
J’ai édité votre message. Helas les peofessionnelles que j’ai connu n’etaient pas en poste aux dates indiquées. Mais peut-être l’une d’entre elles lira t elle votre commentaire. Je vous le souhaite. Bo.ne journée, MuB
Bonjour
J’ai passé quelques mois dans cette pouponnière en 1959 ou 1960. J’aimerais savoir où sont passées les archives de l’époque et à qui dois je m’adresser.
Merci pour votre réponse
Bonjour, soit vous les trouverez à l’hotel du département où vous etes née
MOI j’ai passé de 1994 a 1996 en étant petit une des maternantes s’appelais Patricia
Elle part cette année à la retraite 🙂
apres je suis parti en Famille d’acceuil chez madame Amouyal en 1996 j’avais 4 ans mes j’ai toujours l’album photo qu’il mon fais a la pouponnière je me rappelle aussi qui il avais une petite qui s’appellait laetitia
Elle se souvient parfaitement de toi et elle a même conservé une phoro de toi comme de tous les enfants dont elle a pris soin. Aavoir te tes nouvelles lui a fait chaud au coeur car bien souvent les maternantes de la pouponnière n’avaient plus de nou elles ensuite des enfabts dont elles avaient pris soin. Savoir qu’un enfant se rappelle à leur souvenir c’est extraordinaire pour elles.
Cela fait olaisir à lire ! J’espère que voys gardez de bons souvenirs de vitre famille d’accueil ! Nous allons transmettre le message à Patricia.
MuB
oui meme si j’ai tai petit j’ai que quelque vague souvenir c’est gentil mes ca fais longtemps aussi mes elle existe plus mtn la pouponnière et je ne sais pas si patricia elle se rappelle de moi j’ai 29 ans mtn mes passez lui bien le bonjour
c’est normal meme si ca date de ya plus 25 ans ca fait plaisir aussi
Ce temps qui passe…. 😅👶🧑🧓
es ce que yaurai moyen de recontacter les maternantes de l’epoque ou j’etais a la pouponnière en 1994-1996
Je suis tellement émue de lire cet article et ces témoignages ! Je suis passée aussi par la pouponnière d’Anthony en 1961 je suis née le 18 septembre 1961. J’ai été placée en famille d’accueil à Rambouillet chez la famille Crinon en octobre 1962. Ma maman qui est décédée n’a jamais voulu me donner des renseignements sur cette période trop douloureuse pour elle.
Je cherche à recoller les morceaux du puzzle et merci pour vos renseignements pour mes recherches de document.
Bonjour Florence Michel, vous pouvez trouvez tous les détails concernant les premières années de votre vie auprès de l’ASE de votre département de naissance
Concernant la pouponnière vous aurez des renseignements vous concernant auprès de l’Hotel du departement situé à Nanterre.
Bonnes recherches !
MuB